Association Le Conté du Val d'Omer

L'association

Association loi 1901

15, rue principale
62550 Aumerval

Téléphone : 03/21/41/77/31 ou 03/21/04/70/29

Le camp

Les services proposées par l'association sont toujours disponibles.

Vous pouvez prendre contact avec le Président de l'association Mr Daniel ROUGEMONT en lui envoyant un mail à l'adresse leconteduvaldomer@sfr.fr ou en utilisant le lien Contact président
en bas de page.
La nouvelle version du site sera prochainement disponible. Nous travaillons d'arrache pied pour vous fournir une nouvelle expérience sur valdomer.fr

Le matériel du camp

Le spectacle du Puy du Fou fait revivre des moments de l'histoire de France, les Epesses sont équipées de la manière suivante :

Activités du camp

Les armes :

L'unité Française

Après l'effondrement de la puissance romaine (Vè siècle), Les barbares envahissent la Gaule , les Francs grâce à Clovis, s'en rendent maîtres, et Charlemagne (IXè) donne à leur empire une extension considérable.

A sa mort, l'empire est transmit à son fils, Louis le Débonnaire(1), puis divisé entre ses trois petits fils.

C'est Charles le Chauve(2) qui devient roi de France.

Or, rapidement, en France, les comtes vont cesser en fait d'obéir au roi, ils se proclamèrent propriétaires de leurs provinces et réduirent leurs paysans au servage.

C'est l'émiettement féodal, dont l'une des conséquences sera de diviser la France en deux régions linguistiques, limitées par la Loire :
Le pays d'oïl et le pays d'oc.

(1) Louis Ier dit le Pieux ou « le Débonnaire ».
Il est né en été 778, en l'absence de son père Charlemagne, qui entreprend alors une expédition militaire vers l'Espagne.
Sa mère, Hildegarde de Vintzgau, le met au monde à la villa Cassino­gilum, Chasseneuil-du-Poitou , dans l'actuel département de la Vienne.
Son frère jumeau, Lothaire, meurt peu après.

Louis le Pieux est roi d'Aquitaine (781-814) et empereur d'Occident (814-840).
Son règne est marqué par de nombreuses menaces sur l'unité de l'Empire carolingien légué par son père Charlemagne :
ses fils se révoltent contre lui, et il doit faire face aux raids des Vikings.
Durant cette période, les ambitions des aristocrates s'affirment de plus en plus, menaçant le pouvoir impérial.)

(2) Charles II dit le Chauve (né le 13 juin 823 à Francfort-sur-le-Main, Allemagne - mort le 6 octobre 877 à Avrieux, Savoie).
Petit-fils de Charlemagne, il est le fils de l'empereur Louis le Pieux et de sa troisième épouse Judith de Bavière.

Il est surnommé le Chauve, non en raison d’une calvitie, mais parce que le 5 mai 877, jour de la consécration par le pape Jean VIII de la collégiale Sainte-Marie, il se serait fait raser le crâne en signe de soumission à l’Église, et ce, malgré la coutume franque exigeant qu’un roi ait les cheveux longs.

Le Moyen-âge

Quest-ce que le Moyen-âge?
On parle en littérature, ou en histoire, du XIXè siècle, des XVIIIè, XVIIè, XVIè siècles..., du Moyen-âge.

Seulement, se rend-on assez compte que le Moyen-âge est une période qui ne groupe pas moins de onze siècles, depuis l'an 476, date de l'effondrement de l'Empire Romain, jusqu'au début du XVIè siècle?

C'est qu'en effet, ces onze siècles et surtout les six derniers constituent un véritable cycle historique, correspondant réellement à la naissance et à la vie d'une civilisation ou plutôt d'un Age : celui de la formation de l'unité Française.

La bataille de Bouvines

Il était midi.
L'armée française, au grand soleil de juillet, achevait de traverser sur une ancienne voie romaine un étroit plateau qui borde la rive droite de la Marque, et commançait à passer le pont de Bouvines.

Philippe se reposait sous un frêne, près de la chapelle et mangeait du pain trempé dans du vin.
L'avant garde ennemie apparut soudain, bousculant la queue des colonnes françaises.
Le roi se hâta de monter à cheval et de rappeler les troupes qui avaient déjà passé le pont.

L'armée française se déploya la gauche à la rivière et perpendiculairement à celle-ci.
Elle comprenait 25 000 hommes.
L'ennemi en avait 70 000.

Pour compenser cette infériorité numérique et pour éviter d'être enveloppé, l'évêque de Senlis, Guérin, chef d'étât major général de Philippe Auguste, espaça les corps, allongea les rangs.
Les fronts des deux armées se trouvèrent ainsi égaux et aprallèles.
Philippe et Otton étaient chacun au centre de leur armée.

Les Français commencèrent l'attaque à droite pour couper la route où venait l'ennemi et menèrent le combat avec une grande vigueur.
Au centre, l'infanterie flamande, une masse énorme de 40 000 hommes, parvint jusqu'à Philippe, l'enveloppa.
Les fantassins le jetèrent à bas de son cheval en le tirant avec les crocs de leurs lances.

La solidité de son armure et la prompte arrivée de quelques chevaliers le sauvèrent.
A son tour l'empereur manqua d'être pris.
La première fois, il fut sauvé par un écart de son cheval.
La seconde fois, Guillaume des Barres, l'un des plus célèbres chevaliers Français, le tenait déjà par la nuque, quand on le désarçonna en tuant son cheval.

L'empereur put s'enfuir.
On s'empara de son étaendard, un aigle en bronze doré porté sur un char.

L'infanterie flamande se fit exterminer pendant trois heures.
A gauche, le comte de Boulogne, enfermé au centre d'un cercle de piquiers, d'où il faisait des sorties comme d'une citadelle, tint jusqu'au soir tombé.
Il finit par être pris comme le comte de Flandre après un corps à corps désespéré.

"Bouvines, a dit un écrivain militaire, est le type de bataille féodale, du choc de front suivi d'une effroyable mêlée, sans trace de manoeuvre.
Le combat général se décompose en une infinité de combats singuliers, de duels corps à corps, où chacun se rue sur celui qui lui fait face.

Vir virum legit : l'homme choisit son homme; toute la tactique du temps des croisades est comprise dans ces trois mots."

Si dans l'art de la fortification, de grands progrès avaient été accomplis depuis l'époque romaine, en revanche, on avait reculé en matière de tactique.

Philippe Auguste rentrant à Paris fut reçu partout en triomphateur.
Les façades des maisons étaient décorées de tapisseries et de guirlandes de feuillages.
Paysans, nobles, bourgeois, ecclésiastiques, venaient saluer le roi et l'acclamer et raillaient le comte des Flandres, enchaîné sur un chariot.
A Paris, les fêtes durèrent sept jours.

Le château Gaillard

Le siège du château Gaillard :

Deux épisodes des luttes de Philippe Auguste, le siège du château Gaillard et la bataille de Bouvines, offrent cet intérêt particulier qu'ils sont des types d'opérations militaires au moyen-âge.

Le Château Gaillard était le réduit central d'un vaste camp retranché établi par Richard Coeur de Lion sur une boucle de la Seine, autour des Andelys, pour barrer la route de Rouen.
Le château couvrait un éperon de la falaise crayeuse qui domine de plus de cent mètres la ville et la rive droite du fleuve.
Les escarpements tombent à pic de tous les côtés, sauf au sud-est, où une langue de terre forme un pont et joint le rocher au plateau voisin.

Les constructions mesuraient deux cents mètres de long et quatre vingt de large.
Il avait d'abord un fossé, creusé dans le roc, large de dix mètres, profond de huit.
Il enveloppait un ouvrage avance en forme de mitre, composé de cinq tours rondes, reliées par des courtines, c'est à dire d'épaisses murailles.

Un nouveau fossé, avec pont-levis, précédait le château proprement dit.
Il se composait de deux enceintes.
La première renfermait une cour dite "la basse cour", où était construite une chapelle.

Château Gaillard.

Des casemales étaient creusées sous la cour pour enfermer vivres, munitions ou prisonniers.
La seconde enceinte, de forme ovale, consistait en un fossé et une muraille qui semblait faite de moitiés de tours juxtaposées.
Enfin, venait le Donjon, le coeur même de la place, une tour aux murs énormes, très haute, ayant vingt mètres de diamètre.
Tous ces ouvrages se dominaient les uns les autres, depuis la première tour en face du plateau, jusqu'au donjon, le point culminant de la place.

La porte entre la première et la seconde enceinte s'ouvrait à deux mètres au-dessus du bord du fossé.
On ne pouvait l'atteindre que par un pont levis.
Elle consistait en un couloir gardé par deux postes, fermé aux deux extrémités par des battants, au milieu par une herse ou grille de fer.

Le château tout entier ne communiquait avec le dehors que par une poterne, porte basse ouvrant sur un sentier abrupt qui descendait au petit-Andely.
Les ingénieurs avaient épuisés dans la construction de cette citadelle toutes les ressources de leur art déjà très avancé.

La bataille

Construit en un an, le château fut enlevé de vive force en un mois (février 1204), après un blocus de cinq mois.

Ce blocus coûta la vie à douze cent habitants des Andelys réfugiés dans le château.
Pour aménager les vivres de la garnison, le gouverneur les chassa.
Philippe Auguste refusa de les laisser passer.
C'était l'hiver; ils moururent de faim et de froid dans les fossés.

Philippe Auguste attaqua par le plateau.
Il fit édifier sur le bord du fossé, en face de l'ouvrage avancé, des beffrois, tours de bois aussi hautes que les tours ennemies.
De là, à coups de flèches, l'on écartait les défenseurs de la courtine pendant que l'assiégeant travaillait à combler le fossé.

Des mineurs y descendirent, puis parvinrent à se hisser, en taillant des marches dans le roc, jusqu'aux fondations de la première tour.
une galerie rapidement creusée provoqua l'effondrement d'un pan de la tour et l'ouverture d'une brèche.
Les normands, sans attendre l'assaut, évacuèrent l'ouvrage avancé et se retirèrent dans le château.

Sur le front sud de la muraille de la première enceinte, du côté de la Seine, une étroite fenêtre ervait à éclairer des latrines placées sous la chapelle.
Quelques soldats se hissèrent jusque là, puis débouchèrent brusquement dans la cour.
Pour les arrêter, les normands surpris mirent le feu à la chapelle.
Au milieu de la fumée, les Français purent arriver jusqu'au pont-levis donnant sur l'ouvrage avancé.
Ils l'abaissèrent; les troupes de Philippe Auguste arrivèrent en masse.

Les normands firent retraite dans la seconde enceinte.
Celle-ci fut éventrée à son tour, à la fois par une mine et par les grosses pierres que lançait un trébuchet, sorte de catapulte.
Les Normands, qui n'étaient plus que 140, n'essayèrent pas de défendre le donjon, ils furent pris en cherchant à fuir par la poterne.

Victoires des Capétiens

Causes de la victoire des Capétiens

La victoire des Capétiens s'explique d'abord par la valeur des rois qui luttèrent contre les Plantagenets et notamment par l'habileté et l'énergie de Philippe Auguste.

Mais elle leur a été facilitée par diverses circonstances.
D'abord la puissance des Plantagenets était en réalité moins grande qu'elle paraissait
En effet leur empire se composait d'éléments disparates; ils avaient un état Anglais et des états français.
Entre ces états il n'y avait aucun lien.
Ils avaient trois capitales, Rouen, Bordeaux, Londres, et leurs différents peuples se jalousaient et se détestaient.

Puis les Plantagenets étaient généralement violents; ils voulaient tout faire plier devant eux.
Ils soulevèrent contre eux bien des colères, détachèrent d'eux bien des gens, provoquèrent même, particulièrement en Angleterre, des résistances et des révoltes qui les paralysèrent sur le continent.

Enfin, la famille des Plantagenets fut constamment divisée.
"C'est l'usage chez nous disait Richard Coeur de Lion, que les fils haïssent le père."
Les haines des frères entre eux étaient aussi de tradition.
On a vu comment les Capétiens exploitèrent et entretinrent ces haines de famille, comment Philippe Auguste soutin Richard Coeur de Lion contre Henri II; jean sans Terre contre Richard; Arthur de Bretagne contre Jean.

Croisade des Albigeois :

Extension du domaine au midi. Croisade des Albigeois.

Le domaine royal, aggrandi au Nord et àl'ouest par la lutte contre les Plantagenets, s'étendit au Sud par la croisade des Albigeois.
Cette croisade avait été prêchée en France, sous le règne de Philippe Auguste, par ordre du pape innocent III, contre les hérétiques sujets du comte de Toulouse, l'un des plus puissant seigneurs du royaume (1208).

Philippe Auguste, occupé à combattre Jean sans Terre, refusa d'y prendre part.
Les habitants du midi, très civilisés, détestaient les Français du Nord qu'ils jugeaient brutaux et pillards : ils leur opposèrent une résistance acharnée pendant près de dix huit ans.

Une grande partie des possesions du comte de Toulouse fut néanmoins conquise par Simon de Montfort.
En 1226 son fils Amaury, incapable de garder ses conquêtes, vendit ses droits à Louis VIII.
Le midi était à bout de forces.

Le roi prit sans difficulté possession du pays qui s'est appelé depuis le Languedoc et dont Beaucaire et Carcassonne furent alors les capitales.
Le domaine royal touchait désormais à la Méditerranée.

Accroissements du domaine

Derniers acccroissements du domaine :

Les aggrandissements ultérieurs du domaine royal résultèrent non plus de la guerre, mais de mariages ou d'achats.

Philippe Auguste avait acquis l'Artois et le Vermandois en épousant Isabelle de Hainaut.
Blanche de Castille, mère de Saint Louis, acheta le comté de Blois.
Elle fit épouser à son second fils, Alphonse de Poitiers, l'héritière du comté de Toulouse.
Alphonse mourut sans enfants et le comté revint à la couronne sous Philippe III, fils de Saint Louis (1271).

Le mariage de Philippe le Bel, petit fils de Saint Louis avec la fille du comte de Champagne fit entrer le comté de Champagne dans le domaine.
Philippe acquit encore Lille et Lyon.
Avec lui le royaume de France commença à déborder sur l'ancienne Lotharingie, c'est à dire sur la vallée de la Saône et du Rhône et els pays entre Meuse et Rhin qu'il eut été alors facile de conquérir.
Par malheur cette politique ne fut pas suivie par les Valois, successeurs des Capétiens.

En résumé, les terres directement soumises aux Capétiens à l'avènement de Hugues Capet en 917, repésentaient à peine deux départements : elles en représentaient cinquante neuf en 1328 à la mort de Charles IV, dernier roi Capétien.

A cette date il ne restait plus dans le royaume que quatre grands fiefs, isolés les uns des autres : comté de Flandre, duché de Bretagne, duché de Bourgogne, duché de Guyenne, ce dernier au roi d'Angleterre.
Le domaine royal embrassant la plus grande partie du royaume.

C'était le résultat de deux séries d'évènements : la lutte contre les Plantagenets, la croisade contre les Albigeois.
Des mariages avaient ensuite complété l'oeuvre commencée par la guerre et la conquête.

Les Capétiens :

Rivalité des capétiens et des Plantagenets :

Henri Plantagenet posédait déjà l'Anjou, le Maine, la Touraine et la Normandie.

En y ajoutant les biens de sa femme il se trouvait maître de toute la France maritime, du cours inférieur de la Seine, de la Loire et de la Gironde : environ trente-cinq de nos départements, sept ou huit fois le domaine royal.

Deux ans après son mariage Henri Plantagenet devenait roi d'Angleterre (1154) sous le nom d'Henri II.

Un vassal aussi puissant était dangereux pour les rois de France.
Il fallait l'abaisser sinon la famille capétienne courait le risque d'être écrasée quelque jour par la famille des Plantagenets.

La rivalité entre Capétiens et Plantagenets dura près d'un siècle.
Elle donna lieu à une guerre qui, commencée sous Louis VII en 1154, ne se termina que sous Louis IX en 1242.

Ce fut une première guerre de cent ans.

C'est de cette guerre que sortit en grande partie la puissance des Capétiens.
Les épisodes les plus importants se sont déroulés pendant le règne de Philippe Auguste.

Philippe Auguste :

Philippe Auguste fut roi de 1180 à 1223 à quinze ans.

Les historiens de son temps l'ont appelé prudens et sapiens, avisé et sage.
Sa sagesse était souvent ruse et dissimulation.
C'était un diplomate raffiné, un politique peu scrupuleux, qui jugeait bon tout acte qui lui paraissait profitable.
Il était actif, patient et tenace, très habile à profiter des évènements et même à les faire naître.
Ses contemporains on dit qu'il aimait la paix plus qu'un moine.

En réalité, il était très brave mais à la différence de ses contemporains, il n'aimait pas la guerre pour elle-même, pour les beaux coups d'épée qu'on y pouvait frapper, pour la réputation de preux chevalier qu'on y pouvait acquérir.

Il ne la faisait que par nécessité et pour le profit.
Il la fit presque constamment aux Plantagenets.

Pendant les quarantes troisannées de son règne il ne laissa jamais passer deux printemps sans guerroyer contre eux.

Richard coeur de lion

Philippe Auguste eut d'abord pour auxiliaire les fils même d'Henri II, notamment Richard Coeur de Lion.

Celui-ci réclamait de son père qui s'y refusait, la cession immédiate d'une partie de ses possessions de France.
Il prit les armes et se réfugia auprès de Philippe Auguste.
Celui-ci l'accueillit et le traita en ami intime : suivant l'usage du temps ils couchaient dans le même lit et mangeaient dans la même assiette.

Henri II fut vaincu par les deux amis (1189).
Il mourru de l'humiliation de sa défaite et de la douleur qu'il éprouva en apprenant que son dernier fils "son coeur bien aimé" Jean sans Terre était secrètement d'accord avec Philippe Auguste et Richard.

Richard, devenu roi d'Angleterre, et Philippe Auguste partirent ensemble l'année suivante pour la troisième croisade.
Mais en 1191, Philippe Auguste abandonna l'expédition pour rentrer en France.
Avant de partir il jura à Richard de protéger ses territoires et ses hommes "avec le même soin qu'il mettrait à défendre sa propre ville de Paris".

Richard revenant à son tour de la croisade tomba aux mains de son ennemi le Duc d'Autriche, qui le livra à l'empereur Henri VI.

Philippe Auguste offrit à l'empereur de grosses sommes d'argent pour qu'il gardât Richard prisonnier.
En même temps il négociait avec Jean sans Terre, frère de Richard; il le reconnaissait comme roi d'Angleterre, moyennant la cession de la Normandie.

Brusquement Richard, remis en liberté contre forte rançon, reparut.
"Le diable étaitlaché", Jean s'empressa d'abandonner Philippe.
Une guerre de cinq années fut malheureuse pour le roi de France.
L'intervention du pape amena la signature d'une trêve (1199).
Quelques semaines après, Richard allait se faire tuer misérablement en Limousin devant le château de Chalus, pour la conquête d'un trésor qu'on y disait caché.

Extension du domaine royal de 987 à 1328 :

De 987 à 1328, la couronne de France a appartenu à la dynastie capétienne.
Cette dynastie a compté quatorze rois :

Trois de ces rois, Philippe Auguste, Louis IX, Philippe le Bel, eurent une importance exceptionnelle.
Mais tous les rois capétiens travaillèrent d'un effort persévérant à une même oeuvre qui fut considérable, l'unification de la France, morcelée en grands fiefs depuis la fin de la dynastie carolingienne.

En 987, le royaume avait pour limites :

C'était, avec un quart de la Belgique actuelle et un fragment de l'Epagne, toute la France de l'Atlantique et le languedoc, environ soixante trois de nos départements.

Le royaume était composé de principaux héréditaires, duchés et comtés.
Les principautés étaient indépendantes les unes des autres.
Dans chacune d'elles le Duc ou le Comte était souverain.
Ducs et Comtes étaient les vassaux et non les sujets du roi.

Comme les seigneurs, le roi possédait des terres, des châteaux, des villes qu'il avait hérité de ses ancêtres; c'est ce qu'on appelait le domaine royal.
Ce domaine consistait en une étroite bande de terre, une sorte de couloir resserré entre le duché de Normandie et le comté de Blois, le comté de Champagne et le duché de Bourgogne.

il allait de Compiègne àorléans, et comprenait un fragment de l'Ile de France et de l'Orléanais.
On y trouvait deux villes importantes : Paris et Orléans.
Le domaine royal équivalait à peine à deux de nos départements.
Encore y avait-il, enclavés au milieu du domaine, des seigneuries dont les possesseurs, vulgaires brigands, empêchaient le roi de circuler librement sur ses terres.
Le domaine royal était le plus petit des grands fiefs.
Le roi était le moins riche et le moins puissant des grands seigneurs.

Le royaume et le domaine royal à l'avènement des capétiens

Les premiers capétiens :

Hugues Capet (987-996) et ses trois premiers successeurs, Robert le Pieux, Henri 1er et Philippe 1er, furent donc des souverains sans grande puissance, et leur histoire qui occupe cependant un siècle (987-1108), ne renferme aucun fait important.
Ce qui ajoutait à leur faiblesse, c'est que la couronne était sélective.
Ceux qui avaient élu Hugues Capet à Noyon pouvaient être tentés à sa mort d'élire un autre que son fils.

Pour échaper à ce danger, Hugues Capet eut l'idée de faire élire et sacrer son fils, lui vivant.
On sait quelle était l'importance du sacre.
Celui qui avait été sacré était considéré comme l'élu de Dieu et les hommes ne pouvaient désormais refuser la couronne à "l'oint du Seigneur".
Pendant deux siècles la précaution prise par Hugues Capet le fut aussi par tous ses descendants jusqu'à Philippe Auguste.
Avec celui-ci la dynastie capétienne devint assez puissante pour que personne ne pût penser à lui enlever la couronne et pour que toute précaution devînt inutile.
Pendant le règne de Philippe 1er, deux grands évènements se produisirent.
En 1066 le duc de Normandie, Guillaume le Bâtard fît la conquête de l'Angleterre.
En 1095, la première croisade fut prêchée à Clermont, en Auvergne.
Philippe 1er n'y prit aucune part.

Louis le gros, Louis le jeune

Louis VI (1108-1137) surnommé l'Eveillé, puis dans la suite le gros, fut un souverain actif et énergique, un vrai soldat intrépide et tenace, payant partout de sa personne.
Il passa trente quatre ans à détruire les brigands installés dans le domaine, notamment les seigneurs de Monthléry et du Puiset.
A sa mort le domaine royal était unifié et l'autorité du roi étit partout incontestée.

Avec Louis VII le Jeune (1137-1180), la puissance des rois capétiens grandit tout d'un coup.
Louis avait épousé Eléonore d'Aquitaine, héritière de la plus grande partie du pays compris entre la Loire et les Pyrénées.
Par ce mariage le roi était devenu le plus grand et le plus riche propriétaire du royaume.
Malheureusement, au retour de la seconde croisade, il répudia Eléonore.
Celle-ci reprit ses biens et épousa un vassal du roi de France, Henri Plantagenet.

La poésie au moyen-âge

François Villon :

Villon est le plus grand poëte du Moyen âge et l'un des plus grands poètes lyriques français.
Il continue Rutebeuf et annonce Verlaine.

L'auteur : un homme du peuple

1431 : François de Montcorbier - est-ce bien son vrai nom?
Naît à Paris de parents humbles.
Recueilli par le chanoine de Villon, qui lui donne son nom.

1455 : Mais de mauvaises fréquentations le compromettent dans une rixe et il est banni de Paris.
Dès lors, on ne retrouve sa trace que grâce aux registres d'écrou des prisons où il échoue tour à tour.
Condamné à mort plusieurs fois, il est chaque fois gracié.

1464 : On perd définitivement sa piste: à en croire Rabelais (quart livre), il se serait retiré au couvent.

L'oeuvre

Ses deux oeuvres, le Petit testament, et surtout le Grand Testament (1461) ont été conçues en prison.

Dans le Petit testament, le poëte s'amuse, en 40 huitains, à distribuer autour de lui des "lais" (legs) comiques.

Le Grand Testament reprend la plaisanterie, mais y ajoute sa confession et son repentir.
Il se compose de plus de 170 huitains d'octosyllabes, parmi lesquels s'intercalent des pièces diverses, notamment des ballades.

Les Regrets de Villon

Ou temps qu'Alixandre regna,
Ung homs nommé Diomedès
Devant lui on lui amena
Engrillonné poulces et des* (doigts)
Comme ung larron, car il fut des:
Escumeurs que voions courir;
Si fut mis devant ce cadès
(*capitaine),
Pour estre jugié à mourir.

L'empereur si l'arraisonna :
"Pourquoi es-tu larron en mer?"
L'autre réponse lui donna :
"Pourquoi larron me fais nommer?
Pour ce qu'on me voit écumer
En une petiote fuste*? (* vaisseau léger)
Si comme toi empereur je fusse !"

Quand l'empereur eut remiré
De Diomède tout le dit :
"Ta fortune je te muerai
Mauvaise en bonne !" Si lui dit.
Si fît-il. Onc mais ne méfit
A personne, mais fut vrai homme;
Valère pour vrai le baudit* (*assure)
Qui fut nommé le Grand à Rome.

Si Dieu m'eût donné rencontrer
Un autre piteux Alexandre
Qui m'eût fait en bonheur entrer,
Et lors qui* m'eût vu condescendre
A mal, être ars* et mis en cendre (*brûlé)
Jugé me fusse de ma voix!
Nécessité fait gens méprendre
Et faim saillir le loup du bois!

Je plains le temps de ma jeunesse
Auquel j'ai plus qu'autre galé* (*fait la noce)
Jusqu'à l'entrée de vieillesse
Qui son partement m'a celé.
Il ne s'en est à pied allé
N'a cheval...Hélas! comment donc?
Soudainement s'en est volé
Et ne l'a laissé quelque don!

Allé s'en est et je demeure
pauvre de sens et de savoir;
Triste, failli, plus noir que meure* (mûre)
Qui n'ai cens, rente, ni avoir.
Des miens le moindre, je dis voir
(vrai),
De me désavouer s'avance,
Oubliant naturel devoir
Par faute d'un peu de chevance
! (*fortune)

Hé! Dieu, si j'eusse étudié
Au temps de ma jeunesse folle,
Et à bonnes oeurs dédié,
J'eusse maison et couche molle!
Mais quoi! je fuyoie l'école
Comme fait le mauvais enfant...
En écrivant cette parole
a peu* que le coeur ne me fend! (*peu s'en faut)

Mes jours s'en sont allés errant* (rapidement)
Comme, dit Job, d'une touaille
(*pièce de toile)
Font les filets, quand tisserand
En son poing tient ardente paille :
Lors s'il y a nul bout qui saille,
Soudainement il le ravit.
Si ne crains plus que rien m'assaille,
Car à la mort tout s'assouvit!

Où sont les gracieux galants
Que je suivais au temps jadis,
Si bien chantans, si bien parlants,
Si plaisants en faits et en dits?
Les aucuns* sont morts et roidis, (uns)
D'eux n'est-il plus rien maintenant :
Repos aient en Paradis,
Et Dieu sauve le demeurant
! (*reste)

Et les autres sont devenus,
Dieu merci! grnd seigneurs et maîtres!
Les autres mendient tout nus
Et pain ne voient qu'aux fen^tres...
Les autres sont entrés en cloîtres
De Célestins et de Chartreux,
Bottés, housés tels pêcherus d'oîtres*... (*huitres)
Voilà l'état divers d'entre eux.

Je connais que pauvres et riches,
Sages et fous, prêtres et lais,
Nobles, vilains, larges et chiches,
Petits et grands, et beaux et laids,
Dames a rebrassés* collets (* ouverts)
De quelconque condition,
Portant atours et bourrelets :
Mort saisit sans exception.

Et meurent Pâris ou Hélène,
Quiconque meurt, meurt à douleur
Telle qu'il perd vent et haleine;
Son fiel se crève sur son coeur
Puis sue, Dieu sait quelle sueur!
Et n'est qui de ses maux l'allège,
Car enfant n'a, frère ni soeur
Qui lors voulût être son piège*! (*répondant)